Plébéien
Mes chaussures ne sont pas brillantes
Tous les jours de toutes les semaines
Et je les constate parfois puantes
Comme gonflées des pleurs de mes peines
Mes poches sont larges et déformées
De tout ce que j'y ai pu les engorger
Le fonds est collant des originalités
Jetées là en attente de conformité
Mes ongles sont longs et sauvages
Avec ce quelque chose au dessous
Qui fait qu'on me croit de jardinage
Ou de ces cul terreux aux cols fous
Mes hanches sont larges de tendresse
À trop monter les vertes collines
Et au détour de mes maladresses
Font croire que Harley est ma copine
Mes cheveux sont bouclés de poussière
Un peu comme ces gitans de province
D'anarchie, ils se mêlent d'une colère
Qui rendent mon visage sale et mince
Mes dents ne sont pas pourries
Mais ne brilleront plus jamais
À avoir malaxé de ces interdits
Du plébéien qui me confortait
Révoltere
Novembre 2011