Monsieur Temps
Le temps construit les souvenirs
Qui aujourd’hui s’ancrent dans l’histoire,
Le temps défit les espoirs de l’avenir
Qui peu à peu avec tristesse se laisse choir
Nul ne peut s’opposer au conquérant
Ni la volonté, ni la force, ni même l’éternité.
Rien n’arrête le maître en son art de titan
Agrandissant inexorablement un territoire oublié
Aucune pitié, tout semble s’y engloutir
Et les quelques plaies de plaisirs ou douleurs imprimées
Mêmes intenses en finissent par y mourir
A croire que la sensibilité ne l’a jamais concerné
En un clin d’oeil, il dérobe existences,
Objets, mentalités, modes de vie voire civilisations.
C’est un drôle de jeu que celui de répandre le silence
Et d’avaler toute notion prouvant une animation
Et que dire du bonheur souvent fugace
Et de l’ennui ironique et tenace;
Satané phénomène, ironie de sarcasmes !
On n’échappe pas à la passe : elle vous tenaille.
Je suis entre le doute et la confiance
D’un avenir aux couleurs de mes espérances
Et j’aurai beau faire, même bercer la chance
Je reste le pion qui attend son affectation.
Révoltère